Le Costa Rica fait figure de pays atypique parmi ses voisins d'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud. Il est vrai que le pays de la Pura Vida ne manque pas de singularités, qu'il soit sans doute à son histoire. Et si les Ticos sont accueillants, sachez-le : ils ne transigent pas avec le savoir-vivre !
Une brève histoire du Costa Rica
C'est Christophe Colomb aurait baptisé le Costa Rica (Côte Riche). Non pas que la région soit particulièrement riche en or, en argent ou en pierres précieuses. Mais les terres se révèlent très fertiles, et dès 1522, une colonie agricole s'y installe. La cohabitation avec les tribus locales se passe assez bien dans la mesure où la région est très peu peuplée et qu'elle ne dispose pas d'autre richesse que de son sol.
Entre la fin du 18ème et le début du 19ème siècle, l'Espagne entreprend de rentabiliser sa colonie en développant la culture du tabac. Suivront bientôt la banane et le café. En 1821, une déclaration commune d'indépendance unit le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et le Salvador. Brièvement sous la coupe du Mexique, le pays rejoint la Republica Federal de Centroamerica, dont San José est la capitale. À partir de 1838, le Costa Rica souhaite prendre son indépendance une fois pour toutes. En 1856, le pays se lance dans une opération extérieure au Nicaragua. Ce conflit oppose les forces du Costar Rica et des pays voisins aux flibustiers américains menés par l'aventurier William Walker, qui occupent alors le Nicaragua. En Amérique Centrale, cet épisode est connu sous les noms de "Guerre Nationale Centroaméricaine" ou de "Guerre centroamericaine contre les flibustiers". Pour le Costa Rica, en revanche, c'est un acte fondateur pour le pays, et il est ainsi nommé "Campagne Nationale" ou, parfois, "Guerre de 1856", "Guerre contre les flibustiers" ou "Guerre pour la Patrie". Dès 1869, le Costa Rica institue l'école gratuite et obligatoire. Il faut pourtant attendre 1889 pour que le régime républicain se stabilise, avec l'institution du suffrage universel. Vers la même époque, le pays se modernise, en particulier d'un point de vue économique. La United Fruit Compagny se développe, et le chemin de fer tisse sa toile à travers le pays.
Au 21ème siècle, le Costa Rica traverse deux périodes troublées : la dictature du général Federico Tinoco Granados de 1917 à 1919 et, surtout, une guerre civile qui secoue le pays pendant six semaines en 1948. À la suite de cet événement, le Costa Rica prend une décision radicale : l'abolition de l'armée. Une nouvelle Constitution entre également en vigueur, et la République du Costa Rica entame une longue période de stabilité et de prospérité, ce qui lui vaut le surnom de "Suisse d'Amérique Centrale".
La population du Costa Rica
Les habitants du pays se nomment les Ticos. Si la grande majorité est d'origine latino-américaine et espagnole, la population n'en demeure pas moins variée, d'autant que le pays est une terre d'accueil pour nombre de réfugiés et d'émigrés.
La population du Costa Rica (4,9 millions d'habitants) se compose ainsi de 94% de blancs et de métis, de 3% d'Afro-Costaricains, de 1% de Chinois. Les Indiens ne représentent également qu'un 1,7% de la population. Reste enfin un très faible pourcentage d'habitants d'origine variée.
Le Costa Rica se revendique volontiers sans classe sociale. Il est vrai que la population est relativement homogène. Pourtant, la minorité indienne vit à l'écart, généralement au sein de réserves, et elle est souvent victime de discrimination. Quant à la population afro-costaricaine, elle a été sous le joug de lois ségrégationnistes, la confinant dans la province de Limón, jusqu'en 1949.
Cependant, il est vrai que le pays se révèle accueillant. Après la révolution de 1948, il reçoit ainsi une première vague d'émigration, venue d'Asie (principalement de Chine). Le Costa Rica accueille aussi une vague importante d'émigrés en provenance du Nicaragua. Actuellement, les lois d'émigration demeurent souples. Et en dépit d'une hausse de la criminalité, liée principalement au trafic de drogue, le pays bénéficie de l'Indice de Bonheur le plus élevé du monde. Il constitue donc un pays très attractif pour de nouveaux venus, arrivant en provenance d'Europe et d'Amérique du Nord.
Un pays très vert !
Le Costa Rica doit sa prospérité actuelle au développement du tourisme et, plus précisément, de l'écotourisme. Il faut dire que le pays bénéficie d'une faune et d'une flore remarquables : il n'abrite pas moins de 6% de la diversité mondiale ! Le pays est très attentif à la préservation de l'environnement, et il compte 27 parcs nationaux et 125 réserves qui couvrent actuellement 25% de sa superficie. Des territoires protégés que le Costa Rica compte bien étendre davantage à l'avenir.
Étrangement, le secteur de l'agriculture laisse encore à désirer en matière d'écologie. Si quelque 8000 hectares sont consacrés à une agriculture sans produits chimiques, la plupart des exploitations utilisent encore de nombreux pesticides, sans qu'un contrôle réel ne soit exercé. La production de bananes est l'une des plus touchées, d'autant que cette culture intensive, principalement destinée à l'export, génère d'énormes profits. Et ces dernières années, le gouvernement multiplie les campagnes de sensibilisation pour promouvoir une agriculture biologique.
Il est à noter que l'économie du Costa Rica ne repose pas exclusivement sur le tourisme et l'agriculture. Le pays se positionne en effet comme le premier exportateur d'Amérique latine dans le secteur des industries de techniques de pointe.
Quelques grandes figures du Costa Rica
- Juan Santamaria (1831-1856) est le héros national du Costa Rica. Ce jeune tambour faisait partie des troupes costariciennes engagées au Nicaragua contre William Walker. Il mourut héroïquement à l'âge de 24 ans, lors de la bataille de Rivas.
- Oscar Arias Sánchez (né en 1940) fut deux fois président du pays : de 1986 à 1990, puis de 2006 à 2010. Son engagement pour l'arrêt des conflits armés en Amérique Centrale lui a valu de recevoir le Prix Nobel de la Paix en 1987.
- Randal Arauz (né en 1950) est environnementaliste. Ce spécialiste des océans a fondé en le Pretoma (Programme de restauration des tortues de mer) en 1997 et reçu le prix Goldman – équivalent du prix Nobel pour l'environnement – en 2010.
- Franklin Chang Díaz (né en 1950) est connu pour avoir fait 7 voyages à bord des navettes spatiales de la Nasa. Fils d'un père d'origine chinoise et d'une mère costaricaine, il se fait remarquer en jonglant avec des tortillas. En 2002, il se distingue en sortant dans l'espace afin de réparer l'un des bras de la Station spatiale internationale.
- Laura Chinchilla (née en 1959) fut la vice-présidente du président Oscar Arias lors de son second mandat. Considérée comme son héritière, elle fut élue au premier tour des élections de 2010, devenant ainsi la première femme à accéder à la présidence du pays.
- Claudia Poll Ahrens (née en 1972) est née au Nicaragua de parents d'origine allemande. Sa famille s'installe au Costa Rica peu après le tremblement de terre de 1972. Cette sportive obtint la nationalité costaricaine en 1993. Dès lors, elle représenta le pays lors des plus grandes compétitions. Médaillée d’or sur 200 m aux JO d’Atlanta (1996) et quintuple championne du monde, elle fut élue sportive costaricaine du siècle en 1999.
Le pays de la liberté de la presse
Les ticos sont de grands amateurs de télévision : un poste est branché dans quasiment tous les restaurants du pays ! Et si la diffusion de matches de foot donne droit à des soirées endiablées, les telenovelas diffusées en permanence donnent parfois la migraine aux touristes peu habitués !
Le Costa Rica s'illustre comme le champion de l'égalitarisme en Amérique Centrale et Amérique du Sud, et il brille aussi par sa très grande liberté de la presse. Et si les cas de corruption ou de menaces sur les journalistes sont courants chez ses voisins – notamment le Honduras – le pays ne connait pas ce type de problème. Les médias bénéficient par ailleurs d'une grande indépendance, en dehors d'incidents ponctuels. Le plus notable, ces dernières années, fut l'affaire déclenchée par le journal Diario Extra , qui affirma avoir fait l'objet d'écoutes en 2014, lors de la campagne présidentielle.
L'art et l'artisanat
Le Costa Rica est plus connu pour son patrimoine naturel que pour son patrimoine culturel. Les musées de San José abritent pourtant des joyaux de l'art précolombien. Il est vrai que l'artisanat n'est guère varié. Les artisans travaillent principalement le cuir et le bois, mais une balade au marché est l'occasion de découvrir quelques pièces intéressantes : bijoux, papeterie réalisée en feuilles de bananiers et peinture naïve, principalement.
Un séjour à San José est l'occasion de découvrir une belle vue d'ensemble de l'art contemporain costaricain. Une année sur deux (les années paires), la capitale accueille le Festival de Arte au mois de mars, au cours duquel tous les arts sont représentés : danse, musique, théâtre, cinéma, etc. Par ailleurs, le Museo de Arte y Diseño Contemporáneo abrite une riche exposition permanente, valorisant les artistes costaricains contemporains.
Les ticos ont un goût particulier pour le théâtre. Sis à San José, le Teatro Nacional a été construit à la fin du 20ème siècle, et il est le plus important du pays. On s'y presse pour assister à des pièces de théâtre, mais aussi à des concerts de l'orchestre symphonique national, à des ballets ou à des opéras.
Le traditions du Costa Rica
La fête nationale du Costa Rica est célébrée le 15 septembre. Le catholicisme est la religion officielle et elle est largement majoritaire (76% de la population, dont 46% seulement se revendiquent pratiquants). Les principales célébrations sont donc en toute logique celles de Noël et de la Semaine Sainte. Les fêtes votives sont également monnaie courante, tout au long de l'année.
Le pays n'en respecte pas moins pleinement la liberté religieuse. D'ailleurs, l'Eglise et l'Etat sont séparés. Et d'autres cultes sont pratiqués. Ainsi, sur la côte Caraïbe, la population est majoritairement anglicane. Les églises chrétiennes évangéliques, généralement venues d'Amérique du Nord, sont de plus en plus nombreuses (13% de la population environ). Les témoins de Jéhovah et les mormons sont également représentés. Avec l'émigration, les cultes se sont diversifiés au cours des 50 dernières années. Il est à noter que certaines croyances et pratiques telles que le chamanisme perdurent au sein de la communauté amérindienne.
Le Costa Rica comptabilise 11 jours fériés en tout :
- 1er Janvier - Jour de l'an
- 28 Mars - Jeudi Saint
- 29 Mars - Vendredi Saint
- 11 Avril - Fête de la Bataille de Rivas
- 01 Mai - fête du Travail
- 25 Juillet - Annexion de Guanacaste
- 15 Août - Assomption
- 15 Septempbre - Jour de l'indépendance
- 12 Octobre - Fête de Christophe Colomb
- 25 Décembre - Noël
- 31 Décembre - Réveillon du Nouvel An
Les ticos apportent une importance toute particulière à la vie de famille. Et le 15ème anniversaire des adolescentes donne lieu à de grandes célébrations. Cette fête s'appelle la Quinceañera, et elle célèbre le passage à l'âge adulte. À l'origine, il s'agissait d'un bal : la jeune fille portait une robe rose digne d'une mariée, et elle commençait par danser avec son père avant de poursuivre au bras d'un prétendant. Une tradition qui perdure, d'autant que pour les jeunes filles, c'est l'occasion d'être comblées de cadeaux !
Le savoir-vivre au Costa Rica
Si la population est dans son ensemble joyeuse et accueillante, il convient de respecter les règles de courtoisie. Ainsi, on ne tutoie pas. Et il est de bon ton de saluer tout le monde en arrivant dans un restaurant.
Une tenue correcte est exigée, et au Costa Rica, cela implique aussi bien les vêtements que l'attitude. Il convient donc de ne pas se laisser aller à des démonstrations d'affection en public. Et le nudisme ou la baignade seins nus ne sont pas tolérés.
Sachez qu'au Costa Rica, on ne fume pas en dehors des zones autorisées. L'interdiction concerne aussi bien les terrasses que la plage ou même... le balcon de votre chambre d'hôtel ! Et cette interdiction s'étend aussi à la cigarette électronique.
La langue officielle est l'espagnol, et même les populations qui s'expriment dans une autre langue – créole ou bribris, par exemple – parlent et comprennent la langue nationale. L'anglais est principalement parlé dans les zones les plus touristiques, mais il convient d'avoir quelques notions d'espagnol, en particulier si vous souhaitez vous éloigner des sentiers battus. Il est donc judicieux d'apprendre quelques expressions de base.
Bonjour | Buenos días |
Bonsoir | Buenas tardes/Buenas noches |
À bientôt | Hasta luego |
Je ne comprends pas | No entiendo |
Il fait chaud/froid | Hace calor/frío |
J'ai faim/soif | Tengo hambre/sed |
Bon appétit | Buen provecho |
L'addition, s'il vous plaît | La cuenta (cuentita), por favor |
Les adresses – notamment celles de leur ambassade – laissent bien des touristes sceptiques. Il est courant de lire des choses comme "derrière l'église"... et pour cause ! Mis à part dans quelques grandes villes (et encore... !), les rues sont dépourvues de nom et de numéro. On se réfère donc à des points de repère !
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